Le paysage médiatique contemporain est plongé dans une crise profonde, caractérisée par un manque flagrant de véritables journalistes. Ce constat est évoqué par Peggy Noonan dans sa chronique du Wall Street Journal, soulève des interrogations essentielles sur l'avenir de cette profession.
D'après Noonan, les rédactions se sont écartées de leur objectif initial. Le contenu journalistique actuel est devenu plus imprécis, ennuyeux et fastidieux, semblant écrit par des individus anxieux. L'accent mis sur le "contexte" échoue à rendre les récits vivants, tandis que des sujets importants demeurent ignorés, victimes des obsessions personnelles ou des biais politiques des journalistes.
Cette tendance est visible tant à gauche qu'à droite de l'échiquier politique. Les médias libéraux sont particulièrement affectés, bien que les conservateurs ne soient pas en reste. Un exemple marquant est celui d'un critique de cinéma conservateur qui se vante ouvertement de ne pas visionner certains films, ce qui réduit considérablement son champ d'expertise et sa capacité à offrir une analyse pertinente.
Le problème ne se limite pas à la qualité du contenu. Jennifer Rubin, chroniqueuse au Washington Post, incarne parfaitement le manque de rigueur journalistique. Souvent dans l'erreur et rarement encline à le reconnaître, elle représente cette nouvelle génération de commentateurs plus intéressés par le bruit médiatique que par la recherche de la vérité.
Contrairement à cette tendance, des personnalités telles que Ty Burr, critique de cinéma expérimenté, insistent sur l'importance de l'expérience et de la compréhension approfondie du sujet. Burr affirme qu'il est essentiel de comprendre la vie pour être un bon critique, car c'est de la vie que l'on parle à travers le prisme du cinéma.
La crise du journalisme se traduit aussi par le déclin de l'esprit d'investigation. James Bennett, ancien rédacteur en chef du New York Times, se souvient avec nostalgie de l'époque où les jeunes reporters étaient dépêchés sur le terrain pour couvrir des sujets inconnus. Cela les obligeait ainsi à apprendre et à cultiver leur curiosité.
Le journalisme doit revenir à ses principes de base pour restaurer sa crédibilité : la recherche de la vérité, des enquêtes approfondies et une ouverture d'esprit. Il est crucial de former une nouvelle génération de journalistes prêts à dépasser leurs zones de confort, à aller à la rencontre des autres et à raconter des histoires qui captivent le public.